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Une nouvelle page est sur le point de se tourner.. 2012 se termine pour laisser place à 2013. C'est le temps de réfléchir aux bonnes résolutions, que l'on tiendra (ou non) cette fois-ci. Comme tous les ans, la mairie de Praiano compte bien célébrer la nouvelle année comme il se doit, avec les habitants. Pour l'occasion, la salle des fêtes communale donne l'impression d'une antre de glace. Bien sur, tout ça n'est que du toc mais l'atmosphère n'en reste pas moins magique. Un grand buffet a été préparé, et un feu de cheminée réchauffe l'ambiance. Quelques tables et chaises sont disposées ici et là pour ceux qui désirent se reposer un peu, tandis que les autres pourront danser autant qu'ils le veulent sur la piste aménagée. Des branches de gui sont éparpillées, pour peut-être forcer le destin.. Lorsque les douze coups de minuit arriveront, les personnes présentent risquent d'avoir quelques surprises. Certains se sont habillés simplement mais d'autres ont misés sur leur 31.

Informations : Ce topic commun est ouvert à tout le monde. Que vous soyez dans les habitants, les employés ou les fortunés, vous pouvez poster et profiter ! La durée du topic se décidera en fonction de l'avancée de celui-ci. N'hésitez pas à poster court, c'est fait pour !

Décembre n’était pas le mois préféré de Dario, tout comme les fêtes qui en résultaient. Lorsqu’il étudiait à Rome, il s’arrangeait pour ne pas avoir à revenir à Praiano, et convainquait sa mère d’aller passer les fêtes chez de la famille dans le Nord. L’idée de devoir passer Noël en tête avec sa mère qui ne ferait qu’évoquer les souvenirs de son père disparu et de divaguer sur comment aurait pu être la vie s’il n’avait pas disparu en mer il y a près de vingt-et-un ans ne l’excitait qu’à moitié – voire pas du tout. Cette année, il n’avait pas eu le choix, et c’était sans doute le pire Noël jamais subi depuis la naissance de Jésus. Le Nouvel An avait le mérite de l’enthousiasmer un peu plus : généralement, il commençait avec des amis mais terminait en galante compagnie. Du moins, lorsqu’il se trouvait à Rome. Lorsqu’il entra dans la salle communale de Praiano, de guerre lasse, Dario comprit qu’il ne serait pas non plus question ici de folle nuit torride pour marquer la nouvelle année sous le signe du stupre et du vice. Comme d’habitude, maintenant qu’il y réfléchissait. Résigné, Dario se traîna jusqu’à un serveur et saisit une flûte de champagne. S’il ne pouvait pas avoir quelqu’un ce soir, alors il aurait l’alcool. C’était aussi bien. Voir mieux. La bouteille de champagne ne réclamait ni affection, ni petit-déjeuner, ni numéro de téléphone. Elle était simplement là, prête à se laisser vider sans protestation. C’était exactement ce que Dario attendait ce soir, il ne comptait déroger de son but d’une seule virgule. Le nez dans son verre, il jeta de temps à autre de vagues regards à l’assemblée chatoyante – quand lui s’était contenté d’un ensemble jean/chemise plutôt décontracté – pour voir si des connaissances au moins aussi découragées que lui s’étaient pointées dans cette antre de polystyrène blanc irritant et de fausse neige désespérante.

J'ai faim, et pour cause : comme à chaque fois que je vais à une soirée organisée avec buffet, je me prive toute la journée, me permettant d'une part de me venger sur les petits fours sans pouvoir m'en vouloir d'avoir mangé pour quatre, et me permettant de faire des économies. Oui, j'en étais à me priver de manger pour éviter de dépenser de l'argent : c'est pas moi qui l'a dit, c'est mon banquier, qui l'a insinué. J'ai pensé, pendant quelques secondes, à demander à Dante de m'avancer mon salaire, mais je ne sais pas, j'ai pas osé, comme si je lui en demandais déjà trop. Gaine enfilée pour avoir d'avantage de formes gracieuses, pieds massés pour les préparer à être massacrés par mes talons de 12, soutien-gorge magique qui donne la véritable impression que j'ai un bonnet D, je ne peux m'empêcher, après ces quelques arrangements, de sourire, satisfaite : si avec tout cela, Enio ne regrette pas de t'avoir jeté ma petite, c'est qu'il est vraiment bien plus idiot que tu ne le pensais. Venezia est magnifique dans sa robe couleur émeraude, tellement en fait, que je me mets à la siffler, imitant l'archétype même de l'homme beauf. Elle répond qu'elle me trouve magnifique, ce à quoi je la remercie. Arrivées à la mairie, ma colocataire me demande ce qu'on fait, et lorsque j'entends que mon ventre commence à crier famine, je balaie la salle du regard pour trouver le buffet. Ma victime repérée, j'attrape la main de la brunette et l'entraîne jusqu'aux petits fours, en prenant deux flûtes de champagne au passage. « On mange, on boit, et on se choisit l'une pour l'autre un mec à draguer. Ça te va ? »

Satané jet lag ! Declan avait passé Noël à Philadelphie, chez sa sœur, et était revenu à Praiano la veille. Comme à chaque fois qu'il voyageait en avion sur de longues distances, le jeune homme subissait les conséquences du décalage horaire et il était complètement déphasé, dormant le jour et restant parfaitement éveillé la nuit. Au final, cela serait peut-être un atout pour lui. En effet, Declan avait appris le matin-même qu'une fête était organisée dans la salle communale de Praiano à l'occasion du passage à la nouvelle année, tout comme l'année précédente. Puisque son jet lag mettrait deux ou trois jours à s'en aller, Declan ne voyait aucun inconvénient à fêter le nouvel an, puisque, de toute façon, il ne fermerait pas l’œil cette nuit-là. Après avoir dormi toute la journée, le jeune homme avait émergé sur le coup des seize heures, en pleine forme. Il allait donc être parfaitement frais et disponible pour la petite fête qui s'annonçait.
Quelques heures plus tard, après avoir effectué un brin de toilette et revêtu son costume – laissant au placard cravate et nœud-papillon –, Declan rejoignit la salle des fêtes. Le décor polaire lui tira un sourire. Le jeune homme avait l'impression d'entrer dans la tanière d'un ours blanc, mais, heureusement, point d'animal à l'horizon, juste quelques convives, une piste de danse et un magnifique buffet, vers lequel il se dirigea sans attendre. Declan attrapa une flûte de champagne qu'il se mit à siroter et s'avança devant la cheminée. Le feu crépitait joyeusement à l'intérieur de celle-ci et diffusait une douce chaleur dans la salle. Tandis qu'il observait les flammes virevoltantes, comme hypnotisé, Declan songeait à 2013. Que pouvait lui réserver cette nouvelle année qui approchait à grand pas ?

Spoiler:

Andrea était en train de chercher sa cravate parmi le fouillis qu'était sa chambre. Bien entendu, Gaia et lui ne partageaient pas celle-ci. L'appartement était assez grand et avait plusieurs chambres, merci l'argent de papa et maman des deux côtés pour ça, et ils avaient chacun choisi l'endroit qu'ils préféraient. La pièce d'Andrea était complètement en désordre, éclairée par une seule fenêtre dont il fermait pratiquement constamment les volets. Cela sentait le renfermé mais il s'en fichait bien, tout ce qui l'importait, c'était que l'endroit lui soit approprié. Il avait accroché des posters de groupes de rock un peu partout, même si certains se déchiraient par endroits. Finalement, sous une montagne de t-shirts sales, il récupéra une cravate noire qui n'était pas trop mal. Elle allait avec son costume noir également, et sa chemise blanche. Pour l'occasion, il avait décidé de se mettre sur son trente-et-un. Mais quelle occasion ? La nouvelle année bien entendu. 2013 arrivait à grand pas et la mairie de Praiano avait décidé d'organiser une soirée à la salle des fêtes. Toujours partant pour une bonne soirée, Andrea avait tout de suite apprit à Gaia la nouvelle. Et puis, il lui avait proposé d'y aller avec lui. Après tout, ils étaient censés être amoureux, non ? Censés était le mot maître. Ce n'était pas très difficile pour Andrea de jouer l'amoureux transi, il semblait être né pour jouer la comédie. Mais il n'y avait pas que de la comédie dans les baisers et les rires, c'était bien ça qui l'inquiétait. En attendant, il satisfaisait ses besoins d'hommes avec des femmes qu'il ramassait dans les bars. Il n'en parlait pas à Gaia pour ne pas qu'elle s'énerve ou quoi que ce soit parce qu'elle avait tendance à hausser le ton pour un rien. Et puis, il ressentait une certaine culpabilité à agir de cette façon, pour une raison qui lui échappait totalement. « Bon, t'as fini de te préparer ? Je suis prêt à partir ! » dit-il en sortant de sa chambre. En arrivant dans le salon, il tomba nez à nez avec Gaia qui était .. tout simplement magnifique. Elle portait une robe, et Andrea l'avait rarement vue aussi jolie. Il resta un moment ébahi avant de rire légèrement. « Pour une fois tu ressembles à une vraie fille. » Sans plus attendre, il ouvrit la porte de leur appartement et la conduisit jusqu'à sa voiture. Elle prit le siège passager et le voyage se passa dans le plus grand silence. Peut-être avait-elle mal pris sa remarque, Andy n'en savait rien. Ils arrivèrent finalement à la salle des fêtes qui était décorée de manière .. assez .. berk. Enfin, Andy n'aimait pas. Il fit une moue en voyant tout ce blanc. Et il aperçut toutes ces branches de gui, une idée se formant derrière sa tête. Peut-être que cette soirée serait agréable, après tout. « Tu veux quelque chose à boire ? » dit-il en se tournant vers sa cavalière.

Gaia détestait de ne pas avoir de plan un peu plus particulier que la grosse fête du village pour le nouvel an mais en même temps elle n'avait pas tellement eu le temps de se faire beaucoup d'amis ici, vu qu'elle et Andrea avaient emménage il y a peu de temps et avec les cours, tout ça, elle avait été moins sociable qu'a son habitude. Pourtant la jeune femme ne pouvait se résoudre à rester chez elle le soir du réveillon et, qui sait, elle allait peut être passer une bonne soirée ? Elle enfila pour l'occasion une magnifique robe jaune, tout le monde ne pouvait pas porter le jaune mais selon elle c'était une couleur qui lui allait très bien. Ensuite elle coiffa ses cheveux en une sorte de deux tresses qu'elle avaient rassemblées au dessus de sa tête comme une couronne ou un bandeau. Après quoi elle avait très légèrement maquillé ses yeux et ses lèvres, enfilé ses chaussures à talons et pris sa pochette avant de se rendre dans le salon où elle attendait Andrea. Il lui avait proposé d'y aller ensemble, ce qui ne l'avait pas vraiment surprise étant donné qu'ils devaient jouer au couple parfait. « Bon, t'as fini de te préparer ? Je suis prêt à partir ! » l'entendit-elle dire, elle ne répondit pas puisqu'il allait de toute manière arrivé dans le salon et c'est en effet ce qu'il se produisit quelques minutes plus tard, elle lâcha alors un petit sourire. « Pour une fois tu ressembles à une vraie fille. » Une moue vexée se dessina sur le visage angélique de la blonde. « Fais moi penser à rappeler à ton père que tu manques cruellement d'éducation. » répliqua-t-elle, acerbe. Sur ce ils sortirent de l'appartement et ne pipèrent pas mot pendant le trajet en voiture. Une fois entré par contre son fiancé eut la politesse de lui proposer à boire. Elle sourit, tout à fait hypocrite et posa une main sur l'épaule de son fiancé, comme si elle avait toujours été proche de lui. « Oui, s'il te plait. Tu sais ce que j'aime, je te fais confiance. » fit-elle avant de récupérer sa main, toujours souriante. Bien sur, Andrea savait très bien qu'elle ne faisait ici que du show et qu'au moindre faux pas, elle allait le lui faire regretter à la maison.

Ce jeu d'acteurs était parfait. Andrea comme Gaia étaient des comédiens nés, car ils pouvaient jouer avec la plus parfaite hypocrisie et sembler totalement naturels. Seulement, l'un et l'autre n'étaient pas dupes. Ils ne s'aimaient pas, ou en tout cas, avaient du mal à s'apprécier et à s'entendre. Ce n'était la faute de personne s'ils avaient des caractères qui ne se complétaient pas, tout en s'opposant totalement. Ils étaient tous les deux un peu originaux à leur manière ce qui n'arrangeait pas leurs moments passés ensemble. Lorsqu'Andy proposa à boire à la demoiselle, c'était vraiment par pure envie de faire bonne impression en public. Il se fichait bien qu'elle soit déshydratée ou quoi. Elle lui posa la main sur l'épaule et il lui adressa un sourire. Une étrange chaleur se dégagea du toucher de Gaia mais il n'y fit pas attention. Ses paroles étaient tout aussi fausses que son sourire ce qui était beaucoup dire. Il lui fit un petit signe avant de se diriger vers le buffet. Il y avait là beaucoup de nourriture et de boissons de toutes sortes. Il décida de prendre quelque chose qui semblait être un cocktail alcoolisé et versa la mixture dans deux verres, un pour lui, un pour elle. Il revint auprès de sa « douce » et lui tendit. « Tenez ma chère. » dit-il avec un petit clin d’œil. Son regard fut attiré par la cheminée qui crépitait dans un côté de la salle, et il prit la main de Gaia pour s'avancer vers celle-ci. Un jeune homme se trouvait à l'admirer également et Andrea, n'ayant pas peur d'engager la conversation, prit la parole. « C'est bien le seul point de décoration que j'apprécie dans cette soirée .. » dit-il en parlant de la cheminée. Il jeta un coup d'oeil à Gaia pour l'encourager à parler elle aussi mais voyant qu'elle ne pipait mot, continua sur sa lancée. Il se tourna vers le jeune homme qui devait avoir une trentaine d'années et tendit sa main. « Andrea mais vous pouvez m'appeler Andy. Je suis venu avec ma .. fiancée, Gaia. » indiqua-t-il en montrant la jeune femme de la main.

Littéralement fasciné par le feu rougeoyant dans la cheminée, Declan avait laissé son esprit divaguer et l'emporter ailleurs, loin de cette salle communale. Il ne remarqua donc pas immédiatement l'arrivée d'un couple de jeunes gens à ses côtés. Il ne s'aperçut de leur présence qu'au moment où le jeune homme se mit à parler. « C'est bien le seul point de décoration que j'apprécie dans cette soirée .. » affirma l'inconnu. Ces quelques mots avaient été prononcés en italien, langue que Declan maîtrisait de mieux en mieux, et pourtant, cela avait bizarrement résonné à ses oreilles. En effet, voilà plusieurs jours qu'il n'avait plus entendu une phrase prononcée dans la langue de Dante. En allant à Philadelphie, il avait eu tôt fait de reprendre ses vieilles habitudes, c'est-à-dire penser et parler uniquement en anglais. Aussi, cette simple phrase eut pour effet de lui rappeler qu'il était bel et bien de retour en Italie. Declan se tourna alors vers l'homme qui avait parlé et réalisa que c'était à lui qu'il s'adressait, en évoquant la cheminée. Il hocha la tête en signe de compréhension, observant tour à tour l'homme et la femme. Il n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit que l'inconnu se présentait déjà, lui tendant la main. « Andrea mais vous pouvez m'appeler Andy. Je suis venu avec ma .. fiancée, Gaia. » Declan se saisit de la main que lui offrait Andrea et la lui serra. « Ravi de faire votre connaissance, Andy. Je m'appelle Declan. » répondit-il, en esquissant un sourire. Il lâcha la main du jeune homme et s'empara doucement de celle de Gaia, sur laquelle il déposa un léger baise-main. « Charmante demoiselle. » Declan avait remarqué la petite hésitation d'Andy sur le mot fiancée. Il supposa que c'était sûrement parce qu'ils venaient tout juste de se fiancer et que l'emploi de ce terme n'était pas habituel pour le couple. « Mis à part la décoration, que pensez-vous de cette soirée ? » demanda-t-il, son regard enveloppant le reste de la salle. La question de Declan s'adressait autant à l'un qu'à l'autre. D'ailleurs, il était curieux d'entendre la voix de Gaia, qui n'avait encore rien dit en sa présence.